Végane flexible ?


Cela fait presque 7 ans que je suis végétarienne, et végane depuis 5 ans. Dans ce cheminement vers le véganisme, je suis passée par différentes phases. Il y a d’abord eu la phase « végane à la maison, végétarienne en société sinon ça va être du suicide social ». Suivie quelques mois plus tard par la phase « végane végane, j’en ai marre de faire des compromis » une fois que j’ai eu assez confiance en moi pour ne pas démordre de mes valeurs en société. Et puis, depuis quelques temps, il y a nouvelle phase qu’on appellera « végane flexible » car il m’arrive -dans certaines situations-, de faire des écarts (je vois déjà la police végane arriver au loin avec un mandat d’arrêt). Je m’explique.

Qu’est-ce que le véganisme ? Dans sa définition la plus courante, c’est le fait de refuser de consommer des produits ou services issus de l’exploitation animale, dans la mesure du possible (« dans la mesure du possible » car être 100% végan dans la société actuelle est impossible, ne serait-ce parce qu’on se soigne avec des médicaments qui ont été testés sur les animaux).

En découle que devenir végane implique de respecter certaines règles dictées, non pas par la loi, mais par notre propre conscience. S’engager à respecter ces règles signifie-t-il qu’on ne doit tolérer aucune exception, tant pour soi-même que pour les autres ? C’est une question que je me suis posée, et à laquelle j’arrive à une ébauche de réponse personnelle, en prenant en compte les impacts économiques et sociétaux du véganisme.

L’impact économique du véganisme : l’offre et la demande

La logique sous-jacente du véganisme est d’abord économique : c’est celle de l’offre et de la demande. L’idée est que si nous sommes de plus en plus nombreux à refuser d’acheter ces produits, leur demande baissera. A l’inverse, si nous sommes de plus en plus nombreux à acheter des produits en phase avec nos valeurs, la demande pour ces derniers augmentera.

Avec cela en tête, on peut dire qu’être végane est, d’une certaine manière, un engagement politique. Un vote quotidien avec notre portefeuille, par le biais du boycott et du buycott.
Toujours avec cela en tête, on peut à l’inverse dire qu’être végane n’a rien à voir avec une recherche de pureté alimentaire. Je ne vais pas mourir si d’aventure un morceau de parmesan se retrouvait dans mon estomac. Ce n’est pas que je ne PEUX pas manger ce bout de saucisson ou mettre cette crème testée sur les animaux sur mon visage, c’est que je ne VEUX pas.

Je distingue donc deux types de situations.

Situation A : la décision n’a pas d’impact économique

Ces situations sont courantes pour n’importe quel végane qui sort de sa maison. En voici quelques exemples personnels :

  • Mariage d’un ami. Le buffet n’est pas très vegan-friendly (j’avais prévenu que j’étais végétalienne, mais cela paraissait compliqué pour le traiteur). Voire pas du tout : à part une petite salade de haricots et du pain, rien de végétalien à 100 mètres à la ronde. Il y a en revanche du gratin de pommes de terre. S’agissant d’un buffet dont les restes allaient certainement finir à la poubelle, j’ai décidé d’en manger.
  • Dîner chez moi avec de la famille. Je prépare un plat végétalien, et l’un de mes cousins ramène le dessert. Manque de bol, la tarte qu’il avait préparée contenait des produits laitiers, il avait oublié que je n’en consommais pas. Résultat des courses ? J’ai pris un fruit tandis que mon cousin a ramené la moitié restante de la tarte chez lui. Autant dire que si j’en avais pris une part, ça n’aurait strictement rien changé.
  • Week-end d’initiation au « survivalisme » avec des amis, par équipe. L’une des épreuves consiste à manger des insectes grillés. Nous étions 6 par équipe, et chaque membre de l’équipe devait y passer. J’ai refusé. Une personne de mon équipe est donc passée 2 fois au lieu d’une, pour me remplacer. Nombre d’insectes mangés au final : autant que si j’avais participé moi-même à l’épreuve.
  • Déjeuner chez ma grand-mère qui fait l’effort de cuisiner végétalien, mais n’a pas pensé à remplacer le beurre par de l’huile ou de la margarine… Tant pis. C’est déjà rare qu’une personne se donne la peine de cuisiner végétalien pour moi, je me voyais mal lui dire de remballer ces pommes de terre cuites dans une noisette de beurre.
  • Vacances à la montagne avec des amis. Autant dire compliqué pour une végane dans ce temple de la charcuterie et du fromage… Si j’ai pu manger végétalien toute la semaine en faisant les courses au supermarché, les sorties restos se sont avérées plus compliquées. Lors d’une soirée au resto donc, mes amis commandent de la raclette, tandis que je me retrouve avec de la salade verte et des patates vapeur. J’étais frustrée. Il restait de la raclette, j’en avais envie, j’en ai pris.

On pourrait multiplier ces exemples à l’infini, mais vous comprenez l’idée : dans ces exemples, il n’y a pas de vote par le porte-monnaie. Est-il dans ce cas acceptable de faire une exception ? D’un point de vue conséquentialiste, oui, car ça ne change rien. Les jeux sont déjà faits, indépendamment de ma décision finale.

J’ai pourtant réagi différemment dans ces situations. Il s’agit là d’un arbitrage purement personnel entre pragmatisme et conscience personnelle. Cet arbitrage sera différent pour chaque personne, notre flexibilité aux règles morales l’étant elle aussi. Me concernant, cette flexibilité se limite à des produits végétariens dérivés. Je ne pourrais par exemple pas manger les restes de la dinde de Noël, parce que je vois la viande comme un animal mort et que ça me dégoûte, tandis que le lien entre souffrances issues de l’industrie du lait et biscuits au beurre est nettement moins évident dans mon esprit. C’est là vraiment une question de sensibilité individuelle, je connais des personnes véganes que la viande ne dégoûte pas, et d’autres que le fromage répulse tout autant que la viande.

Situation B : la décision a un impact économique.

Il m’arrive aussi d’acheter quelque chose de végétarien quand il n’y a pas d’option végétalienne, en ayant parfaitement conscience que cela contribue -à mon échelle individuelle microscopique-, à financer une industrie que je ne cautionne pas.

Ces situations sont rares, mais elles existent. Notamment en voyage ou en déplacement dans des lieux peu vegan-friendly. J’imagine que toute personne végane a déjà vécu ce moment où tu dois choisir entre sauter un repas ou te rabattre sur le sandwich tomates-mozza de la station service ou du café de la gare. Pendant un temps, j’aurais sauté un repas. Aujourd’hui, si j’ai faim, je prends le foutu tomate-mozza, tout en faisant remarquer à la personne à qui je l’achète que ce serait vraiment bien d’avoir une option végétalienne.

Déontologiquement, je peux comprendre que cette idée de faire des exceptions dérange. Que cela peut être vu comme une porte ouverte pour justifier tout et n’importe quoi. Que cela brouille les pistes sur l’image qu’on renvoie en société. Ça tombe bien, c’est ce qui m’amène à mon deuxième point.

La dimension sociétale du véganisme : incarner un autre mode de vie

Être végane c’est aussi faire le choix d’incarner un autre mode de vie et de consommation. Le véganisme interroge la norme du comportement d’une majorité : les véganes montrent qu’on peut vivre heureux et en bonne santé sans exploiter les animaux. Cela peut être source d’inspiration et encourager des personnes qui hésiteraient à sauter le pas.

Dans ce contexte, est-ce que faire des écarts est contre-productif ? Je suis convaincue que non, et même du contraire. Pendant longtemps, j’ai pensé que si je faisais un écart, une personne non-végane se ferait un malin plaisir de me le faire immédiatement remarquer « ah bah bonjour la cohérence avec tes principes » ! En fait, cela n’est quasiment jamais arrivé. La plupart du temps, quand j’explique qu’il m’arrive de manger végétarien dans certaines circonstances, les gens comprennent. Je crois même que cela les rassure. On s’identifie plus facilement à quelqu’un qui nous apparaît faillible qu’à quelqu’un qui s’érige en modèle de vertu. Ce n’est pas dans le but de me montrer faillible que je fais des exceptions, mais c’est une conséquence que je garde en tête. Martin Gibert, expliquait ainsi dans un éditorial de Véganes Magazine que cette possibilité de faire une exception avait rendu son cheminement vers le véganisme plus facile :

En étant moins tranché, le véganisme devenait soudain moins angoissant […] J’ai l’impression que présenter les règles véganes en tolérant un certain laxisme moral les rend plus attrayantes. Incidemment, cela permet aussi de rompre avec le cliché du végane « extrêmiste », intransigeant et obsédé par la pureté.

Je suis assez d’accord avec lui. Nager à contre courant de la société peut être fatiguant et pesant. Si en plus le véganisme est perçu comme un mode de vie exigeant où le moindre écart n’est pas toléré, je ne pense pas que nous séduirons grand monde.

Le mois dernier, je suis partie en week-end à Bayonne avec des amies. Trouver un restaurant vegan-friendly qui convienne à tout le monde s’est avéré être un véritable parcours du combattant. Une amie avait d’abord trouvé un resto qui proposait un plat végétarien, mais la cuisine était au beurre. J’ai demandé à ce qu’on trouve autre chose, lasse que ce soit toujours à la végane du groupe de faire des concessions. 20 bonnes minutes et une prise de bec plus tard, on a fini par trouver quelque chose qui convenait à tout le monde. Je ne peux cependant m’empêcher de penser que ce que mes amies vont retenir de cette expérience c’est « ben c’est quand même sacrément compliqué / relou d’être végane ». Avoir été intransigeante a-t-il été contre-productif ? Je ne sais pas, l’arbitrage est délicat à trouver, et ma réflexion continue d’évoluer sur le sujet.

Et les animaux dans tout ça ?

Bref, vous l’aurez compris, je suis végane l’immense majorité du temps mais il m’arrive de manger végétarien par facilité ou faillibilité. J’en vois déjà se dire « pfff, végane en bois », et je sais bien qu’en publiant un tel article, c’est ce que beaucoup de personnes se diront et que je m’expose à de violents commentaires. Tant pis, le sujet mérite selon moi d’être abordé.

En pragmatique que je suis, ce qui guide mes choix, ce sont des questions telles que « comment aider au mieux les animaux avec mon temps / mon argent / mes compétences ? » ou « quelles sont les effets de mes actions sur les animaux ? ». Et non « comment être la végane la plus parfaite ? ». Dans cette optique, des patates cuites au beurre par ma grand-mère me paraissent vraiment anecdotiques.

Ces exceptions ne remettent en aucun cas en question mes convictions abolitionnistes ou ma détermination à me battre pour un monde plus juste pour les animaux. J’aspire à une société qui prenne en compte les intérêts des autres espèces : c’est cette idée qui est au cœur de mon engagement. Et cet engagement va bien au-delà du véganisme. Mon travail au sein d’une association de défense des animaux, tenir ce blog, informer mon entourage, participer à des actions militantes, adhérer à des associations de protection animale, etc… font tout autant partie de mon quotidien. Être végane n’est pas l’unique manière d’aider les animaux, loin de là.

Dans cette interview de Tobias Leenaert, ce dernier résumait selon moi très bien les choses :

On doit permettre un peu de flou, ne pas jouer à « je suis plus végane que toi ». Je pense que celles et ceux qui sont véganes à 98 % ou 99 % le sont bien assez et ne devraient pas être évincé·e·s du mouvement ou interdit·e·s d’utiliser l’étiquette végane. On veut un monde végane, pas un club végane avec des frais d’adhésion super élevés.

Aller plus loin

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68 Comments

  1. 1
  2. 3

    Actuellement, je suis dans la phase « végane à la maison, végétarienne en société » et cela me semble déjà tellement compliqué de m’y tenir, étant donné que je ne vis pas seule et que mon compagnon n’a pas l’intention d’être végane. Alors, je t’admire d’arriver à être à 95% du temps végane (on va pas chipoter sur le pourcentage…) et j’aime assez ta façon de voir les choses.

    A l’impossible, nul n’est tenu d’autant plus que la société actuelle ne permet pas d’être végane à 100%. Ton attitude aide certainement plus la cause que celle d’un végane extrémiste qui aurait juste tendance à faire fuir, voire à braquer dans l’autre sens, les quelques omnis de son entourage qui voudraient diminuer leur consommation de viande.

    Merci pour cet article ! 🙂

  3. 5

    Merci,
    pour moi aussi » ce qui guide mes choix, ce sont des questions telles que « comment aider au mieux les animaux avec mon temps / mon argent / mes compétences ? » ou « quelles sont les effets de mes actions sur les animaux ? ». Et non « comment être la végane la plus parfaite ? ». »

  4. 7

    Merci beaucoup pour ce billet qui m’ouvre de nouvelles perspectives !
    Je ne suis « que » végétarien.ne, et pourtant j’avoue qu’il m’arrive de juger intérieurement et de manière assez prompt les autres végé qui font occasionnellement des exceptions (alors que ça n’apporte absolument *rien* au schmilblick…)
    Merci pour ce billet qui me fait réfléchir et qui je pense, fera de moins un.e végé plus tolérante !

  5. 9

    Merci pour ce billet qui fait du bien ! Tu le sais deja je me pose beaucooouup de questions sur mon alimentation et je ne compte plus les exceptions. J’essaie de faire de mon mieux et de m’adapter à chaque situation (comme chaque années les fêtes sont un calvaire)

    • 10

      Merci Sophie. Je sais bien et je te souhaite bon courage 🙂 Les ecarts different aussi en fonction de notre entourage et notre lieu de vie. C’est clairement plus facile d’être vegane quand tu vis dans le centre de paris avec qqn de vegane, plutôt que dans la campagne ou dans un desert alimentaire avec qqn qui ne l’est pas par exemple.

  6. 11

    Pfff, végane en bois !!! :p

    C’est intéressant comme sujet. Comme tu le sais je suis d’accord sur l’importance du pragmatisme, et le caractère contre-productif d’une recherche de pureté personnelle à tout prix. C’est primordial de garder en tête le but final, et de pas s’enfermer dans une « religion » déconnectée de la réalité, selon moi.

    Mais en étant flexible trop souvent, est-ce que justement on ne lèse pas la revendication de base qui est qu’on ne devrait pas faire de mal aux animaux si on peut faire autrement ? Ça permettrait même, de façon insidieuse, de te faire « rentrer dans le moule », et de faire taire momentanément une revendication dérangeante : du genre « Ah mince alors, j’ai oublié pour le fromage, c’est bête », puis ça se répète avec des « Mais la dernière fois c’était OK », etc. Non ?

    Certes quelqu’un qui ne mange que du pain, ça fait tâche et ça pourrait éventuellement desservir la cause, mais ça peut aussi montrer qu’il y a un message clair et quelque chose d’important derrière, et entraîner à plus ou moins long terme un changement plus marqué qu’un végane flexible, même si sur le moment ça peut créer des frictions. Ça masque moins le sort des animaux.

    Bref, personnellement j’ai du mal à me faire une idée très tranchée de ce qui l’emporte entre le côté « flexible qui est moins repoussant pour beaucoup et peut mener à une évolution » et le côté « déterminé, qui peut faire peur au début à certains, mais montre que le sujet est important ».

    Comme d’habitude, c’est vraiment dur de savoir ce qui est le plus efficace à faire à un moment donné (déjà rétrospectivement c’est compliqué, alors sur le moment, c’est même pas la peine ^^). Et puis ça dépend des gens qui sont présents, du contexte…

    Je précise que c’est juste quelques réflexions comme ça, en aucun cas un jugement, les remarques plus haut. En effet, même avec des écarts de temps en temps, avec ton blog et ton boulot, tu as probablement une action bénéfique pour les animaux bien plus importante que la plupart des véganes. Et mieux vaut garder son énergie pour autre chose de plus utile que de viser la perfection à tout prix. Dans le cas où ça permet de ne pas abandonner complètement en repassant à une alimentation omnivore, ou en stoppant le militantisme, par exemple, alors clairement c’est très bien un peu de flexibilité.

    Comme tu le dis, c’est un curseur personnel à placer, et dans tous les cas c’est contreproductif et malsain de se critiquer sur les quelques pourcents « d’imperfection » qui reste, entre gens actifs, je pense. De mon côté, je ne pourrais pas me montrer flexible, je crois. Mais c’est plus viscéral que réfléchi et pragmatique, et pas forcément la réaction la plus efficace (et puis peut-être que je viendrais à plus de flexibilité si j’étais confronté très régulièrement à ce genre de choix, je sais pas).

    Bref, sujet ultra complexe, dont on pourrait parler des heures, mais je vais m’arrêter là pour cette année ! J’y reviendrai peut-être pour une seconde lecture après réflexion. 🙂

    Merci pour l’article !

    • 12

      Hello Ben !
      Je comprends tout à fait ton sentiment. J’envisage vraimznt ces ecarts comme des écarts et aucunement une pente glissante où l’exception deviendrait la règle. Dans les exemples que je cite, j’ai refusé de manger de la tarte ou des insectes par exemple, c’est vraiment circonstanciel et dépend notamment de mon niveau de faim. Ca depend aussi de la situation, si je dejeunais par exemple avec qqn de chez nestlé pour parler de l’importance d’enlever les oeufs dans certaines preparations, et qu’il n’y avait rien de vegane à la carte, je ne ferai pas d’ecart pour ne pas envoyer un signal confus.

      Mais effectivement, je m’interroge comme toi sur la perception de ces ecarts par des gens extérieurs au mouvement. C’est mon ressenti personnel que cela peut davantage inspirer les gens, mais je me trompe peut-être !

  7. 13

    Il existe une donnée très peu connue à l’heure actuelle concernant le véganisme. Il y a seulement quelques végans qui en ont conscience. C’est celle de l’impact d’un véganisme sans faille en toute circonstance pendant 3 ans sur notre conscience. Il faut avoir été absolument strictement végan pendant au moins 3 ans avant de pouvoir parler de ça. Autrement, tout discours sur cette question indique des tentatives de justifier des faiblesses de notre part. Si l’on se soumet à une rigueur sans faille pendant 3 ans, peu à peu notre esprit change, notre perception du monde se modifie et notre discours n’est plus du tout le même que 3 ans auparavant où nous nous croyions encore « tolérants ». Pendant ces 3 ans (en moyenne) nous traversons toutes sortes d’épreuves dans tous les domaines de notre existence, que ce soit sur un plan personnel, affectif, physique, mental, sentimental, familial et professionnel. Tout y passe. C’est vraiment une rude épreuve si on respecte cette rigueur. Mais cela vaut la peine de traverser ça. Autrement on n’atteint jamais un nouvel état d’être qui vaut la peine d’être vécu. Car, à l’issue de cette « traversée », il peut arriver qu’un matin, presque en un instant, l’on se retrouve rayonnant, en pleine forme comme débarrassé d’un terrible fardeau. Le monde parait alors définitivement plus léger. On se sent bien plus capable d’agir pour aider vraiment toute forme de vie avec une acuité et une compréhension que nous ne pouvions pas soupçonner auparavant.. Nous devenons paradoxalement plus tolérants avec les autres mais moins avec nous-mêmes. C’est pourquoi les « vrais végans » sont assagis bienveillants et capables d’aider réellement quiconque. En revanche ils sont très souriants mais bien plus profonds et graves intérieurement car bien plus éveillés sur la situation de la planète et des individus qui l’habitent. C’est pourquoi, malgré de nombre croissant de personnes qui prétendent être végans, il y en a réalité très peu qui ont réellement traversé ces épreuves et qui le sont vraiment. D’ailleurs, ceux qui le sont réellement se reconnaissent très vite entre eux quand ils se croisent. Mais tout ça, hélas, cela ne peut s’expliquer. Cela doit se vivre. Je vous souhaite d’en faire l’expérience.

    Bien à vous
    MS

    https://www.facebook.com/notes/michel-sebban/quelques-données-pour-les-végans/1580161175340074/

  8. 16

    Bonjour ou bonsoir,

    Je suis végétarienne depuis 35 ans,
    A exception près…
    J’ai 58ans l’histoire serait longue.
    Mais c’est un choix conscient
    Basé surtout sur la maltraitance des animaux
    Et aussi ,un cheminement spirituel…

    Je tiens à dire
    Que comme vous le dite si bien ,
    La « 👮 police Végane ne devrait pas exister

    Il est important de respecter les cheminements de chaque individu
    Tout en militant pour une cause majeure…

    Je n’aime pas la violence….
    Et en aucun cas…

    Merci
    Et bonne continuation

    Je ne suis pas sur Facebook
    Mais vous pouvez me joindre
    A mon adresse email

  9. 17

    L’important est de ne pas juger
    Mais d’être connecté profondément
    A ses valeurs…
    Je suis végétarienne depuis 35 ans
    J’ai 58 ans , figuré !
    Bonne continuation

    🧚

  10. 18

    Bonjour,
    Je suis vegan et je partage point par point votre réflexion.
    L’idée est bien d’agir pour le bien être des animaux et d’ouvrir les consciences à un maximum de personnes,
    J’encourage et je félicite toujours les personnes qui font l’effort de réduire la consommation de produits animaux. Si tout le monde avait cette démarche, même sans être vegan, l’impact serait déjà notable et aurait un impact considérable sur l’offre.
    Merci à vous.

  11. 19

    Bonjour,
    Je suis vegan et je partage point par point votre réflexion.
    L’idée est bien d’agir pour le bien être des animaux et d’ouvrir les consciences à un maximum de personnes,
    J’encourage et je félicite toujours les personnes qui font l’effort de réduire la consommation de produits animaux. Si tout le monde avait cette démarche, même sans être vegan, l’impact serait déjà notable et aurait un impact considérable sur l’offre.
    Merci à vous.

  12. 20

    Merci, merci, MERCI pour ce billet!

    Il y a tellement d'(auto-)critiques et de jugements dans le « milieu », alors qu’on milite au final à peu près tous pour la même chose… un peu de bienveillance envers nous-mêmes et nos « co-religionnaires » – la même bienveillance qu’on souhaite pour les animaux! – serait plus que bienvenue.

    Alors qu’une vie réellement 100% végane est effectivement impossible (médicaments, biotope détruit pour les cultures,…), on ne pourrait réclamer de chacun.e que son mieux, selon son contexte de vie, son éthique, etc. Et si un petit craquage de temps en temps face à une impossibilité (comme tu l’as dit, resto en groupe, restes, plats familiaux) peut être accepté et assumé, sans pointage de doigts, ça éviterait aussi aux perfectionnistes de ne pas se dire que puisqu’ielles ont Failli, foutu pour foutu, autant remanger du steak au quotidien….

    Au final, l’important, c’est d’avoir le meilleur impact possible pour les animaux et l’environnement, globalement. Pas de pouvoir se rengorger dans la fierté de son beau badge immaculé de Végane Infaillibe… pas vrai? 😉

    • 21

      Merci Amélie ! Je suis d’accord avec toi, il y a bcp d’énergie dépensée à juger les faillabilités des uns des autres et à savoir qui est un bon vegane. c’est à mon sens contre-productif et cette energie servirait bien mieux à militer pour les animaux.

  13. 22

    Des milliards de merci pour cet article qui reflète tellement ce que je pense que j’aurais pu l’écrire.

    C’est aussi pour ça que je me suis éloignée de beaucoup de véganes qui n’étaient pas du tout réceptifs à ce genres d’arguments.

    Après pour moi compte aussi la dimension de non souffrance de mes proches. Je m’explique par exemple pour reprendre le cas du repas chez la grand-mère, il m’est arrivé la même chose au début que j’étais végane ; mamie m’a préparé un plat spécial mais l’a cuisiné au beurre. Je l’ai mangé pour les raisons évoquées dans l’article mais également parce que je ne vois pas l’intérêt de blesser ma grand-mère en refusant de manger ce qu’elle a fait juste pour moi, je préfère lui expliquer que oui le beurre aussi je n’en mange plus.
    Il m’est également arrivé plus récemment de manger une part de gâteau non végane. Une collègue qui ne savait pas que je suis végane m’avait fait cette surprise pour mon anniversaire. Pourquoi lui aurais-je fais du mal en refusant de gouter au gâteau qu’elle avait fait ? Mais je lui proposé lui donner des recettes véganes.

    Déjà je n’aime pas être grossière ou méchante inutilement mais en plus je trouve que c’est plus pédagogique de dire : ok je mange ce que tu as fais mais je suis végane et je vais t’expliquer ce que c’est. Alors que si on refuse de faire un effort la personne va se fermer (et c’est compréhensible) et le dialogue ne sera pas possible.

    • 23

      Je suis d’accord avec toi. J’ai tendance à penser -à tort- qu’autour de moi les gens ont compris ce que je ne mangeais pas. En fait je me rends compte que ce n’est pas le cas. Je spécifie dans ces cas comme toi pour que les personnes y pensent la fois suivante, je trouve aussi que le message passera mieux ainsi.

    • 24

      Bonjour,
      J’aurai fais pareil dans ces situations, mais pas dans toutes les situations décrites dans l’article… Part exemple l’ami qui oublie que je suis végétalienne et me ramène une tarte non végé, j’aurais eu peur qu’il se permette un peu plus souvent de le faire si je cède et j’accepte de manger. ça rejoint le commentaire de Ben plus haut: la peur de donner l’impression que c’est pas grave. Mais c’est là toute la question et c’est subjectif, ça dépend des situation, des personnes, et ça dépend aussi de notre attitude dans ces situations: c’est ça qu’il nous faut évaluer au cas par cas. De manière générale, si je sens que la personne a vraiment fait un gros effort, qu’elle veut vraiment me faire plaisir, et qu’elle est sincèrement désolée de ne pas y être parvenue, je fais un écart, car alors je sens qu’elle me respecte et qu’elle prendra cet écart pour ce qu’il est: un écart que je préfère ne pas faire. Quant au resto quelle galère, des fois de peur qu’un plat ne soit pas végane je préfère ne pas demander, et je me contente de supposer qu’il l’est, par exemple, en regardant les ingrédients et la description… Du coup dans ma tête je ne fais jamais d’écart au resto mais en fait, bah sûrement que si haha, je me voile juste la face. Par ailleurs j’achète d’occasion des vêtements qui ne sont pas véganes, c’est un choix, j’estime que si c’est de l’occasion ça n’a pas d’impact sur l’offre et la demande, et je refuse d’acheter désormais des vêtements faits dans des conditions désastreuses. Comme je suis pas crésus j’achète quasiment tout d’occasion du coup… Enfin bon, commentaire pas très utile, qui m’a surtout permis de réfléchir moi aussi sur les limites qu’on met, et pourquoi (on les met 1: pour ne pas encourager l’industrie et 2: pour être pris au sérieux dans notre engagement, donc quand tout ça nous semble respecter ça peut arriver de faire des écarts….)

      • 25

        Je trouve ton com très utile au contraire ! Je suis comme toi : si la personne considère que c’est un dû que je m’adapte, je serai peu encline à le faire, voir pas du tout car je penserais qu’elle n’a rien compris à la démarche. Si en revanche (comme c’était le cas de ma grand-mère) un réel effort a été fait, j’y serai plus enclin. C’est circonstanciel et dépend de tout un tas de facteurs. C’est pourquoi dans les exemples que j’ai cités, même si les conséquences étaient identiques, je n’ai pas toujours réagi de la même manière !

  14. 26

    Merci pour cette approche si douce qui manque bien souvent de voix our la porter! je me dis encore « fausse végétarienne », avec en gros 60% vegan, 30% végé et 10% reste, Et finalement, mon coté décontracté ne me donne pas l’impression de faire de mal àla cause, car beaucoup de gens ont accepté de découvrir des plats vegan avec moi.

  15. 27

    Bonjour, tout à fait d’accord avec tes propos. L’un des dangers du mouvement vegan résulte de lui-même, à savoir, ceux et celles qui se « convertissent » au veganisme comme s’il s’agissait d’une religion et qui se conforment à des rituels en se permettant évidemment de juger et pointer du doigt ceux qui s’écartent de la doxa. Etre vegan est la mise en pratique d’une philosophie conséquentialiste, c’est à dire une pensée qui consiste à apprécier les actes au regard de leurs conséquences. Tu as parfaitement raison de citer le pragmatisme. Il vaut mieux occasionnellement faire des compromis afin de permettre le dialogue avec les participants au repas que d’être intransigeant et couper court à toute discussion alimentant ainsi le cliché du vegan extrêmiste. Il faut rappeler qu’on ne sauve aucun animal en étant vegan, en revanche on en sauve si une personne, sous notre influence, réduire voire arrête de consommer des produits d’origine animale.

  16. 28

    Merci beaucoup pour cet article et pour aborder le fait d’etre Vegan la plupart du temps mais à certaines occasions de manger végétarien. C’est moi-même ce que je fait et à chaque fois je me reçois des commentaires de ma famille et de mes amis comme quoi je suis une vegan quand je veux finalement. Il y a effectivement des moments où je n’ai pas envie de faire l’effort financier pour être vegan. Si j’ai envie de manger à la pizzeria qui est excellente à côté de chez moi c’est mon choix. Je trouve que quand on a décidé de faire un choix de mode de vie et qu’on le partage avec les gens on est tellement plus critique que ce qui ne font rien…
    en tout cas merci beaucoup pour cet article qui nous déculpabilise 😌

  17. 29

    Et si l’abolitionnisme de l’exploitation animale se porterait mieux sans le véganisme ? Non seulement le véganisme détourne l’attention des abolitionnistes des actions efficaces, mais en plus le véganisme accentue le fossé culturel et social entre abolitionnistes et non-abolitionnistes.
    Le végétalisme est intéressant si on participe à nutrinet, pour démontrer qu’on a pas besoin de l’exploitation animale. Par contre, il devrait pas être plus mis en avant que d’autres actions d’efficacité plus grandes (coller un sticker abolitionniste par semaine sur son trajet, par exemple).

  18. 30

    Je comprends tout à fait ces réactions, mais ce que je ne comprends pas pourquoi vouloir se dire végane absolument, c’est quoi l’idée derrière cette étiquette ? vivez votre vie comme vous l’entendez et n’essayez pas de faire comme tout le monde, c’est très bien comme ça

    • 31
    • 32

      Il ne s’agit pas de se mettre une étiquette pour ma part, je dis plus souvent que je suis végétaLienne que végane, simplement parce que je pense que pour le repas ça ne change rien de dire végétaLienne à la place de végane … Végane c’est un choix de vie plutôt.

  19. 33

    Hello ! Tout d’abord je viens de découvrir ton site et je le trouve vraiment intéressant ! Concernant l’article je suis de mon côté en phase de transition, c’est a dire végétalien et vegan a la maison mais pour le moment végétarien a l’extérieur. Je pense notamment en famille ou de ne plus pouvoir me faire ni viande ni poisson ne pose pas trop de problème mais plus de produits laitiers cela leurs semble plus difficile. Peut être que je n’accepterai plus d’écart avec le temps mais pour le moment je fais avec. Je ne pense pas que nous pouvons être parfait dans notre démarche car aujourd’hui l’exploitation animale est tellement importante qu’il est difficile d’éviter a 100% des produits sans traces animale. Je fait cependant de mon mieux avec mon alimentation et je milite aussi de mon côté avec L214 pour faire entendre la voix des animaux. Je ne juge pas non plus les végétariens car j’estime que c’est déjà un pas de plus vers un monde plus éthique envers les animaux. Nous devons tous ensemble faire avancer la cause par nos actions et même si nous ne sommes pas parfait l’essentielle c’est d’être en accord avec ses convictions 🙂 Bonne fêtes de fin d’année a tout le monde !

    • 34

      Si on n’acceptait que des veganes « parfaits » dans le rang de militants, on serait bien peu nombreux 😉 et comme tu le dis nous avons besoin de toutes les bonnes volontés et prendre les gens où ils en sont dans leur reflexion !

  20. 35

    Merci pour ce billet, il tombe à pic… En effet on m’a diagnostiquée le syndrome des ovaires polykystiques il y a deux mois (son nom barbare c’est le syndrome de Stein-Leventhal). Problème : ce syndrome impose de nombreuses modifications alimentaires (j’invite ceux que ça intéresse sur le pourquoi du comment à faire des recherches, c’est long à expliquer). Plus de sucre, plus de gluten, plus de soja (et plus de lait mais ça c’était déjà fait pour moi). En plus du fait dêtre végane, autant dire que maintenant, c’est compliqué de créer des repas complets, rassasiants, et qui ont du goût. J’ai faim tout le temps, ne suis jamais rassasiée, n’apprécie plus mes repas.
    Au vu de la situation, il est donc fort probable que je remange des oeufs (que je choisirai scrupuleusement bien entendu) d’ici peu.
    Il est vrai qu’il est difficile de passer outre ces étiquettes du « végane parfait » et du « faux végane qui fait pas partie de la cause blablabla ». A vrai dire, c’est ce qui me fait ne pas me sentir prête à ce jour à remanger des oeufs. La peur du jugement de ceux qui pourraient ne pas comprendre etc.
    En tout cas, encore merci d’avoir partagé cette réflexion, qui va je pense, beaucoup m’aider à faire mes choix prochains. 🙏

  21. 37

    Un article une fois de plus très intéressant !
    Pour ma part quand je vais chez des gens je leur demande juste de ne pas me prévoir pour la viande/poisson dans la mesure où il y a toujours un plat végétarien à coté sur lequel je peux me rabattre (sauf si le plat c’est des lasagnes ou du hachie parmentier auquel cas je ne fais pas le pénible). Ces choix sont fait en partant du principe que celui qui cuisine/invite est libre de ses choix (qui sont faits en fonction de ses valeurs). Donc quand je vais chez les gens ils cuisinent comme ils veulent, mais quand ils viennent chez moi et que le repas est végane, ils ne râlent pas ! Je tiens à dire que dans la pratique très souvent les gens qui sont au courant cuisinent quasi systématiquement végétarien/végane sauf pour de grandes occasions où la logistique est déjà très compliquée.
    Tout celà ne serait pas possible si j’étais dégouté par les produits d’origine animal (auquel cas la situation serait très complexe !)
    Pour les restaurants c’est plus compliqué : si on ne soutient pas les restaux avec alternatives véganes ou qu’on ne demande pas des alternatives dans les restaux classiques, l’offre restera toujours la même :S pour le coup je n’ai pas encore trouvé de « solution » qui me convienne.

    En tout cas merci bien pour ce partage 🙂

  22. 38

    Ça ne va pas te surprendre je pense mais j’ai trouvé ton article super intéressant et stimulant ! J’en suis à un stade assez proche en termes de réflexion mais pour ma part je bute sur un aspect en particulier : j’ai le sentiment que souvent, on espère de moi, on attend de moi que je fasse ce genre d’écart pour que ça facilite les choses à tout le monde. Et ça a tendance à m’agacer je dois avouer, donc je ne fais pas d’exception dans ces situations de repas collectifs (même s’il en reste à la fin)… Parce que c’est un cercle vicieux ensuite, on va toujours essayer de t’en refiler en te disant que bon t’avais fait un écart la dernière fois, que ça ne change rien etc… Même si en termes de conséquences directes c’est pas un souci, à moyen ou long terme ça n’aide pas forcément à avoir un message clair je trouve. Mais ça dépend aussi beaucoup des personnes qu’on fréquente je pense. En revanche j’ai consommé des œufs et des produits laitiers quelques fois à Madagascar par exemple, et si on récupérait des œufs ou des biscuits (ou autre) consommables dans des poubelles par exemple jen mangerai je pense… Mais je le donnerai peut être en priorité à des gens de mon entourage qui n’arriveraient pas ou n’ont pas la volonté de supprimer les produits animaux. Alors que moi finalement je suis bien comme ça. Pour tout dire j’ai même eu du mal à arrêter le fromage et j’ai peut qu’en retrouver le goût me frustre, me rappelle ce que c’est, bref que ça me perturbe moi même. Autant de raisons qui ne sont pas strictement des raisons éthiques mais beaucoup des modalités de gestion personnelle en fait !

    • 39

      Je vois tout à fait ce que tu veux dire ! Moi aussi, si je suis en face de qqn qui estime que c’est un dû ou n’a pas compris que « la dernière fois c’était une exception mais qu’elle n’a pas vocation à se répéter », je me montrerais plus ferme. Si en revanche je suis face à qqn qui a fait un effort et a oublie / mal compris que je ne consomme pas de beurre ou de crème, tant pis, c’est aussi l’occasion de lui expliquer (ce que j’ai fait avec ma grand-mère d’ailleurs ! Du coup la fois d’après, le beurre avait été remplacé par de l’huile :))

  23. 40

    Hello,
    Il est génial cet article ! Ce sont les questions que bon nombre de vegetaliens se posent.
    Personnellement il m’est déjà arrivé d’entendre – alors que je m’apprêtais à manger un morceau de fromage lors d’une soirée où l’on avait rien prévu pour moi – « je pensais que tu avais des convictions… ».
    J’ai juste une question : si tu manges un dessert vegetarien car de toute façon le dessert est fait et sera bien mangé par quelqu’un, tu ne penses pas que c’est pareil que de se dire devant un camembert au supermarché que de toute façon le mal est fait et qu’il sera bien mangé par quelqu’un, alors pourquoi pas moi ?
    Merci en tout cas pour les questions que tu soulèves ! Je trouve que la bienveillance est souvent absente ! 🙏🏼🙏🏽🙏🏿

    • 41

      Hello ! Je précise que les écarts restent rares, je ne me dis pas systématiquement que puisque le dessert est fait, je le mange 🙂 Ca reste circonstanciel. Je dissocie effectivement le cas entre « achat d’un fromage au supermarché » et « consommation d’un produit déjà acheté », mais peut-être à tort. Il y a une différence si ce produit déjà acheté finira à la poubelle que j’en mange ou non. Si en revanche c’est consommé par qqn d’autre à qui cela évite d’acheter un nouveau produit non-végane, là ça se discute. Bref, ça dépend donc des paramètres 🙂

  24. 42

    J’ai vu cet article, d’abord relayé par Martin Page. Je venais juste de lire son livre « Les animaux ne sont pas comestibles ». Je comprends mieux ce « vagen flexible » dont tu as fais ton titre, à la lecture de ton article, Mais pour moi, tu n’es pas « flexible ». Tu es végane. Juste que parfois, tu as avalé un peu de beurre ou un morceau d’œuf, mais ce n’est pas voulu ! Tu n’es pas végétarien dehors, végane chez toi. Pour moi c’est plus ça un « flexi », quelqu’un qui ne va pas chercher à trop s’embarrasser ni chercher de solutions pour manger en raccord avec ses aspirations, mais prendra ce qu’il y aura pour ne pas sauter de repas, ou ne pas embêter. Ce midi j’ai mangé des épinards, et je suis sure qu’il y avait à minima de la crème. Bon. Mais j’ai aussi roulé dans un métro qui a des pneus, et je crois que le pneu c’est pas super végan friendly. Faut en finir avec cette image de végane parfait, on est pas des modèles, on est juste des gens qui veulent faire le maximum, le tout dans une société méchamment carniste.
    Super article !

  25. 44

    Merci pour cet article! Je suis votre blog depuis pas mal de temps et je vous ai même vu au Veggie World Paris pendant votre intervention chez les Carencés. Tout ça pour dire : merci pour votre travail 🙂
    Hélas de mon côté, mes proches (qui mangent de la viande) sont extrêmement culpabilisants dès la moindre incartade, J’en suis réduite à me priver de dessert pendant un anniversaire ou Noël pour éviter d’avoir une discussion de deux heures sur « non, je ne suis pas hypocrite », « oui, j’ai conscience qu’il y a des produits que je boycotte dans cette tarte » et « foutez moi la paix, j’ai FAIM ». Mon amie végane est au contraire bien plus tolérante et nous avons pu en discuter de nombreuses fois! Comme quoi..

    Bonne journée!
    Louise

    • 45

      Merci à vous de me lire Louise 🙂 J’ai l’impression d’être davantage jugée par des personnes véganes que des personnes non-véganes, que j’en oublie parfois que ces dernières peuvent se montrer culpabilisantes (le comble quand c’est sur un sujet pour lequel elles ne font rien… Bon courage !)

  26. 46

    Personnellement je te trouve très inspirante et je partage tes questionnements mais aussi tes cheminements de réponse ! Merci pour ce bel article c’est réconfortant !

  27. 48

    Super article qui me correspond complètement. Je pratique la même démarche que toi. Vegane à la maison et Végétarienne en extérieur (restau ou famille) quand je n’ai pas d’autres possibilités.

  28. 49

    Salut ! Article intéressant, j’ai aussi eu le même type de réflexions. Je vis encore chez mes parents, et il y a parfois des restes de repas végétariens. Dans ce cas, il est évident qu’il est préférable que je mange ces restes qui ne sont pas véganes mais qui risquent de finir à la poubelle !

    Une autre réflexion est au sujet des troubles du comportement alimentaire. Il y a quelques années, je me suis fixée un certain nombre de règles alimentaires pour perdre du poids et être plus « saine ». Cela m’a amené à une relation plutôt instable avec la nourriture. Depuis quelques temps, j’essaie de réduire ces règles (plutôt) absurdes que je m’étais imposée et ça m’arrive de manger du fromage ou d’autres produits à base de produits laitiers, quand j’en ai envie. J’accepte de déroger à cette règle du véganisme quelques fois : je sais pourquoi je le fais et pourquoi je m’autorise ces écarts, pour ma propre santé (le mot semble fort, mais c’est bien pour ma santé mentale haha). Il faut pouvoir être à l’écoute de soi-même, même si ça ne paraît pas cohérent pour les autres. Et ce n’est pas pour autant que j’en perds mes convictions 🙂

    • 50

      Contente de lire que tes parents ne t’ont pas forcée à continuer à manger ce qu’eux mangent, c’est pas toujours le cas :/
      Et effectivement, les troubles / problèmes de santé sont aussi des facteurs à ne pas oublier quand on a tendance à généraliser notre propre cas aux autres.

  29. 51

    Le meilleur conseil que je puisse donné, c’est être à l’écoute des autres et ne pas imposer son idéologie aux autres. Après il est important de sensibiliser à la cause. Je préfère ne pas me classifier en tant que végane, je préfère dire que je tend vers le véganisme, comme quand on tend vers la sagesse, mais que l’on ne devient pas sage à proprement parler.

    La plupart du monde qui se disent végane ne le savent pas. mais ils sont totalement « flexible involontairement », pour la simple et bonne raison qui ignorent beaucoup d’information ou les banalisent. Par exemple, pour être 100% végan, à mon avis nous ne devrions plus avoir de voiture, consommer des produits avec emballage plastique, manger non-bio etc…

    Perso au temps des fêtes je me suis permis un peu de « flexibilité volontaire » envers les membres de ma famille en goutant disons les beignes, et des sucreries avec des sous-produits animal, pour leur montrer que je ne suis pas allergique et que ce n’est pas une question de santé, mais une question de spiritualité, d’environnement, d’éthique.

    Je fais preuve d' »ouverture d’esprit et j’invite mes proches à reconnaître mes efforts mais aussi à tendre l’oreille pour la cause. J’ai souvent eu des propos violent et cela n’attirait pas personne ou enfin, pas les plus difficile.

    Un autre exemple de ma flexibilité volontaire, je vais souvent magasiner dans les comptoir familliaux pour économiser des sous mais aussi pour recycler des choses qui sont encore bonnes, j’ai acheté récemment du linge usagé faite avec de la laine animal et je me suis dit que ce n’était pas végan mais que ce linge pouvais néanmoins servir à quelqu’un pour le tenir au chaud toute lhiver et jen ai donc déduit que dans l’actualité des choses cela n’encourageait pas l »exploitation animal, seulement je me dis aussi que certaine personne y verrait une sorte de publicité par le fait même que je porte des trucs avec de la laine.

    Je pense que la flexibilité est nécessaire tant qu’elle reste raisonnable et rare, qu’elle n’est pas une chose du quotidien. D’ailleurs pour 2019 je me suis lancé pour défi de réduire au maximum mes achats avec emballage plastique. dans l’idéal le zéro plastique.

    La flexibilité se joue dans les deux camps, dans le camp des non-végane aussi, je pense qu’elle y gagnerait beaucoup et serait apprécier par tous.

    • 52

      Quelqu’un a ecrit sur facebook en réaction à cet article « pas besoin d’être saint pour parler de sainteté », votre commentaire m’y a fait penser quand vous parliez de sagesse. Jolie résolution que de réduire son plastique ! J’en parle aussi sur ce blog, selon moi ces choses sont liées, c’est une question de respect du vivant.

  30. 53

    Salut et merci pour cet article,

    Sur les restes qui finissent à la poubelle, je me pose souvent la question de savoir si je peux en manger pour les raisons que tu évoques ou si je dois m’abstenir. Je me dis que ce qui revient en coulisse est souvent analyser et, comme pour la loi de l’offre et de la demande, plus des aliments d’origines animales reviennent, plus il y a de chance qu’ils se disent que ça n’a pas plus alors que les éléments végétaux ont plus plu. Mais d’un autre coté je trouve cet argument faiblard et je me dis que sans franche revendication, c’est à dire que l’on dit explicitement la raison pour laquelle on n’en a pas mangé, le retour des plats risque d’être mal interprété. L’argument est valable pour les différents exemples que tu utilises.

    Je me demandais quel était ton point de vue sur cet aspect justement. Personnellement j’oscille constamment entre les deux (consommer les restes parce que sinon ça part à la poubelle ou ne pas les consommer pour montrer que ça ne plaît pas).

  31. 55

    Personnellement je ne comprends pas, il n’est pas question d’être parfait mais de faire de son mieux : on est capable de mettre toute notre énergie dans un projet qui nous tient à coeur lorsque cela nous bénéficie à nous-même, alors pourquoi ne pas l’appliquer aux animaux ?

    ==> Si lors d’une soirée, je ne dois manger que des haricots et du pain, est-ce grave ? Vais-je en être réellement impactée ? Ne pourrai-je pas manger un petit truc en rentrant chez moi après ? Je pense que ce n’est pas si difficile. 🙂

    ==> Personne n’est parfait, mais tout le monde sait faire de son mieux, le veganisme donne l’exemple sur l’accessibilité et la possibilité de vivre sans tuer (à partir du moment où cela dépend de notre volonté), donc montrer l’exemple : je ne souhaite pas consommer ou utiliser ce qui a provoqué la souffrance animale, j’ai le choix, je fais celui qui ne tue pas. J’explique pourquoi.
    Dire que le vegan parfait n’existe pas c’est quand même un peu se cacher derrière un argument très facilement démontable. On pourrait prendre cet exemple pour plein d’autres cas pour lesquels nous serions sans doute beaucoup moins tolérants.

    Aussi, se dire « ça va être gâché, je le mange » est-ce que ça ne rejoint pas cette idée du petit producteur qui ne fait pas bobo et qui est amoureux de « ses animaux » ? Si on regarde la vérité en face, si.

    Si on fait tous des exceptions, où est l’avancée vers l’abolition ? Le combat antispéciste n’est pas censé être une option.

    En tout cas personnellement je suis vegan depuis plusieurs années, et jamais je n’ai été frustrée ou ai fait des « écarts » à mes convictions, car le combat est bien trop important à mes yeux, la justice est bien trop importante pour chaque individu. Il est important que l’on apprenne à se déconstruire de ce qu’on nous a inculqué, revoir nos réels besoins et surtout partager à ce sujet qu’il s’agisse de spécisme, sexisme ou racisme. Personne n’a à pâtir de notre besoin de confort personnel, et dans notre société actuelle nous avons même la chance de ne pas avoir à sacrifier notre confort de vie au dépend des animaux.

    Alors, qu’est-ce qu’on attend ? 😉

    • 56

      Hello Merry !
      Je comprends ton point de vue et je partage tes convictions abolitionnistes. Je diffère simplement sur la gravité que tu accordes au fait de faire qqs écarts par pragmatisme.

      => Tu écris « Si lors d’une soirée, je ne dois manger que des haricots et du pain, est-ce grave ? Vais-je en être réellement impactée ? Ne pourrai-je pas manger un petit truc en rentrant chez moi après ? ». La réponse est non bien sûr, ce n’est pas grave, on peut s’en passer, avoir faim pendant la soirée et manger qqchose le lendemain. A l’inverse, je te retourne la question : « Si lors d’une soirée, je mange un peu de gratin pour tenir plus facilement pendant la soirée (gratin qui sera jeté ensuite) alors que je mange végétalien dans l’immense immense majorité de mon quotidien, est-ce si grave ? ». Je considère que ça ne l’est pas. C’est un point de vue pragmatique. Bien sûr, pragmatisme et déontologie ne s’entendent pas souvent, je peux donc comprendre que cette idée choque d’un point de vue déontologique, qui semble être le tien.

      => Concernant l’avancée vers l’abolition : si en faisant des micro-exceptions, on arrivait à intéresser davantage de monde au véganisme, est-ce que cela serait plus acceptable pour toi ? Je ne dis pas que c’est le cas (je me base sur mon expérience personnelle qui n’est donc en rien généralisable), je souligne simplement que nous n’avons pas toutes les réponses face à ces questions sociologiques / psychologiques complexes. On aura sans doute l’occasion de s’en reparler.

      => Par curiosité, pourquoi trouves-tu que parler de l’impossibilité d’être « vegan parfait » est un argument facilement démontable ? Je n’ai pas compris la similitude avec le petit producteur par contre.

  32. 57

    Bonsoir,
    Merci pour cet article qui me redonne du baume au cœur.
    Pour mon entourage, je suis une fraude: un écart avec un toast au saumon pour les non vegan et ils me font aux repas suivants un morceau de steak, un écart avec un morceau de fromage pour les vegan et j’ai droit à la leçon de morale comme si j’abattais moi même les bêtes.
    Une situation extrêmement usante où on est jugé en permanence alors que je ne fais qu’appliquer mes convictions et n’impose rien à personne.

    Merci pour ces réflexions. Je me sents moins seule.

  33. 58

    Je me reconnais très bien dans ce que tu dis, et ça fait du bien de le lire!
    Merci pour cet article très bien rédigé !! 🙂

  34. 59
  35. 60

    Merci pour cet article dans lequel je me retrouve énormément. Je crois être passée par les mêmes phases que toi et il m’arrive désormais de faire quelques exceptions. Un gâteau d’anniversaire par exemple. Pour ne pas paraître impolie ou parce que je suis hyper frustrée de ne rien avoir d’alternative vegan sous la main. Sur le long terme ma flexibilité me conforte dans les choix au final.
    Tu as raison ma souplesse rassure mes proches qui y voient des vraies convictions sans intégrisme. Une certaine proximité et quelque chose d’atteignable pour eux aussi.

    • 61

      Ta dernière tournure est très bien tournée « ma souplesse rassure mes proches qui y voient des vraies convictions sans intégrisme ». Je crois que ça résume parfaitement la position de ma mère 🙂

  36. 62

    Je suis actuellement dans la phase végétalienne à la maison végétarienne à l’extérieur par practicité et par cheminement personnel…j’avance à mon rythme.
    Ton article est vraiment bien écrit et rassure!!
    Il est dans ma façon de penser aussi!! J’espère que « la police vegan » comprendra aussi ce discours!!

  37. 63

    Oh un immense merci pour ce bel article qui fait chaud au coeur !! Je suis végétarienne sans produits laitiers animaux et avec une philosophie vegane pour le reste (cosmétiques, chaussures…) mais j’ai trop de respect pour les vegans pour me dire vegan à mon tour… Mais alors, refuser la brandade de ma belle-mère qui se met en 4 pour me faire plaisir et chez qui je vais manger 3 fois dans l’année et qui n’a toujours pas compris que je ne mangeais pas de poisson mais qui vient de me donner un livre sur l’alimentation végé qu’elle a récupéré chez une amie, alors là, non, je ne peux pas… Pareil si je suis invitée à un couscous par exemple, je trie la viande et je l’offre gentiment à mon chéri… même si le plat a cuit avec…. même si je préfèrerais que ce soit séparé bien sûr.
    Très belle année !

  38. 64

    Je découvre ton blog avec cette réflexion passionnante et je me dis que je vais vraiment te suivre. Merci pour ce bel article plein de pistes éthiques passionnantes.

  39. 66

    Article très intéressant et dans lequel je me retrouve.
    J’ai d’abord été végétarienne puis végétalienne chez moi mais végétarienne à l’extérieur puis végétalienne tout le temps mais depuis deux / trois mois il m’arrive de manger végétarien à l’extérieur parce que c’est plus simple pour mes amis ou simplement parce que cela me permet de ne pas sauter un repas. La première fois je me suis sentie mal puis j’ai décidé de ne pas être trop sévère avec moi – même et de ne pas oublier que je mange à 99 % végétalien ce qui me semble mieux que rien.
    Beau dimanche,
    Kathy

  40. 67

    Bonjour!
    Je vis dans une région rurale et mes proches sont des paysans qui peinent à joindre les deux bouts donc quand un oncle m amène un minuscule morceau de viande de bouc en me disant que c’est le plus précieux cadeau qu’il peut me faire, je n’ai vraiment pas coeur à lui dire que non. Si j’en ai l’occasion, je ne le mangerai pas et le donnerai à mon Jules mais si ideologiquement je me retrouve dans le veganisme et le végétarisme, je suis aussi consciente que ces personnes élèvent leurs animaux et les tuent pour pouvoir s alimenter donc j’ai du mal à prendre clairement position parce que défendre les droits des animaux mais blesser les humains qui m accompagnent au quotidien, j’ai du mal à trouver ça cohérent.
    Donc on peut trouver ça lâche mais je me « contente » de cuisiner vege chez moi, manger vege au resto ou d amener des plats vege chez les autres.
    Merci pour la réflexion en tout cas!

  41. 68

    Bonjour à tous, je lis ce message un peu en retard mais je suis entièrement d’accord avec ta façon d’appréhender le véganisme. C’est en conscience que chacun fait ses choix, et face à certaine situation, l’adaptation est de mise. Être vegan pour être VEGAN n’a que peu d’intérêt, et aider les animaux ne se limite pas à cela….

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