Banksy, July i, Roa : le street art pour la cause animale

Il y a quelque mois j’inaugurais une nouvelle rubrique : l’art engagé au service de la cause animale. J’y ai parlé de chansons et de l’humoriste Guillaume Meurice. Aujourd’hui, c’est un tout autre domaine qui est mis à l’honneur : le street art, en les personnes de Banksy, July i et Roa. Et pour cause, le street art est un moyen drôlement efficace et contemporain pour faire passer des messages et planter des graines de réflexion.

Banksy

Banksy est probablement un des street artists les plus connus -sinon le plus connu- de notre époque. Banksy, dont on ignore la véritable identité serait né en Angleterre et est surtout connu pour ses nombreux graffitis et peintures anti-guerre et critiques des politiques. Ce qu’on connaît moins en revanche, ce sont certaines de ses œuvres dénonçant l’animal comme marchandise, résumé à sa seule valeur marchande.

Banksy utilise le street art pour alterter sur l'exploitation animale.

Mais Banksy va plus loin encore. En 2013, un camion estampillé « fresh meat » rempli de peluches de vaches, cochons, agneaux, poulets et autres animaux d’élevage sillonne les rues de New York.  La métaphore du camion en route vers l’abattoir est évidente, avec les couinements des peluches qui s’échappent du camion. L’installation mobile, baptisée « Sirens of the Lambs » (un jeu de mot avec le film « le silence des agneaux ») prend bien soin de passer devant des boucheries et des McDo.

 

Et en 2015, il organise une exposition dans un faux parc d’attraction éphémère baptisé pour l’occasion « Dismaland » (« dismay » en anglais veut dire désarroi). Dans ce parc qui n’a rien de magique, les installations mettent superbement en scène le rapport humains / animaux non humains et dénoncent les conséquences désastreuses que ces derniers subissent par notre faute. Par exemple, après l’écho médiatique de Blackfish, cette sculpture en remet une couche pour dénoncer les conditions de détention des orques dans les parcs d’attraction aquatiques.

Ou encore cette pêche à la ligne quelque peu inhabituelle. Les canards à attraper ne sont pas tout beau tout jaune, mais victimes de marées noires. Et si vous arrivez à en attraper un, vous serez l’heureux gagnant non pas d’une peluche rose, mais d’un sac plastique rempli d’eau avec de la nourriture pour poisson. Un moyen de dénoncer les déchets plastiques qui finissent dans les océans et l’estomac des poissons.

Et si vous voulez faire un tour de manège, gare au boucher au dessus duquel un cheval est suspendu…

Petite parenthèse quand même : il faut aussi savoir que Banksy s’est attiré les foudres des animalistes lorsque dans les années 2000, il a utilisé à plusieurs reprises des animaux peints pour ses expositions, ce qui apparaît comme une contradiction évidente avec ce qu’il dénonce dans ses œuvres: que l’animal n’est pas une marchandise. Peut-être a-t-il tout simplement évolué depuis.

 

July i

JULY i, est une artiste canadienne. Ses œuvres, un poil cyniques, tournent beaucoup autour des problématiques sociales et environnementales. Dans les peintures ci-dessous, elle aborde les thématiques précises comme le braconnage, les cirques et les vaches-hublot (si vous ne savez pas ce qu’est une vache-hublot, je vous invite à lire cet article).

“I like showing what humans are doing to us…” déclare-t-elle. [j’aime montrer ce que les humains sont en train de faire…]

Roa

Roa est également un artiste dont l’identité demeure inconnue. On sait simplement qu’il est belge, et son univers tourne beaucoup autour des animaux, notamment des oiseaux et des rongeurs. Plusieurs de ses oeuvres dénoncent l’enfermement des animaux, et il dira à propos de la 3ème oeuvre ci-dessous:

“The young male narwal that I painted here is unfortunately caught in a fishing line. I wanted to draw attention to how they and many other species become a victim of hunting and pollution.” [Ce jeune narval que j’ai peint est malheureusement prisionier d’une ligne de pêche. Je voulais attirer l’attention sur le fait qu’ils -et beaucoup d’autres espèces- deviennent des victimes des chasseurs et de la pollution.]

 

[bctt tweet= »Art militant: 3 street artists qui mettent leur talent au service de la cause animale.  » username= »Madame_Carotte »]

 

Que pensez-vous de ces œuvres ? Connaissez-vous d’autres street artists qui mettent leur talent au service de la défense des animaux?

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6 Comments

  1. 1

    Des oeuvres poignantes ! J’avais parlé de Banksy sur mon blog (notamment de Dismaland), mais je ne connaissais pas les autres artistes que je découvre grâce à toi ici. Gros coup de coeur pour l’ours polaire de July I d’ailleurs !

    Bises,
    Marion

    • 2

      Merci Marion 🙂 J’avais lu ton article sur Banksy lorsque je cherchais des infos pour cet article justement! Mais c’est vrai que le fait qu’il ait utilisé des animaux par le passé pose question. T’en penses quoi toi?
      Et moi aussi j’adore le « born to be wild » 🙂

  2. 3

    Je connaissais bien évidement Banksy mais aussi quelques oeuvres de July I (dont l’ours polaire) sans pour autant connaitre son nom mais je ne connaissais pas Roa. Ces oeuvres sont vraiment impressionnantes et impactantes ! Merci en tout cas pour ce petit cours de culture.

    Cha

    • 4

      Merci Charlène! Ralala, l’ours polaire « born to be wild » est sans doute l’un de mes préférés de chez préférés. Il est tellement parfait 🙂
      Je suis ravie que cet article t’ait plu, je trouve que l’art est vraiment un bon moyen de diffuser de faire réfléchir (sur tous les sujets de société), du coup je compte poster dans cette rubrique « art engagé » plus régulièrement. Bises!

  3. 5

    Bonjour j’ai beaucoup aimer cette article sur JULY I et je travaille actuellement un devoir sur l’oeuvre de JULY I ,  » BORN TO BE WILD  » , et je me demande si vous s’aviez ou se trouve l’oeuvre ?..certainement au canada mais peut etre plus de precisions auriez vous ? Et quelle est la date de la produitions de cette oeuvre ?

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