Ma petite bibliothèque antispéciste

Etant une vraie boulimique de bouquins sur la cause animale, cette section aurait dû voir le jour bien avant. Je l’ai créée dans le but de vous proposer non pas des comptes rendus exhaustifs de mes lectures, mais plutôt une courte présentation des livres sur la cause animale que j’ai trouvé les plus intéressants, qui m’ont fait évoluer, ou simplement particulièrement marquée.

Voici donc la première sélection (sans ordre particulier), pour je l’espère, vous aider dans le nombre croissant de livres qui voient le jour sur la cause animale (et on s’en réjouit !) 🙂

1. La libération animale (Peter Singer)

liberation-animale-singerConsidéré comme une référence dans le mouvement de libération animale puisqu’il a propulsé sur le devant de la scène la notion de « spécisme », ce livre est pourtant resté dans mon placard plusieurs années avant que je me décide enfin à le lire. Peter Singer étant philosophe, je m’attendais à un livre indigeste genre « Critique de la Raison Pure » de Kant. Et puis j’ai pris mon courage à deux mains, une tasse de café, et… je l’ai dévoré en une semaine (quelque chose qui n’était pas arrivé depuis Harry Potter, c’est important de le préciser).

Non seulement il est HYPER facile à lire (j’insiste), mais surtout il consacre une grosse partie du livre à l’expérimentation animale, un sujet qu’on connaît au final beaucoup moins que l’industrie alimentaire. Je pensais naïvement à l’époque que l’expérimentation animale se résumait grosso modo à la recherche médicale et aux tests pour les cosmétiques et d’hygiène. Je suis tombée bien haut de ma chaise. Peter Singer explique notamment que cela représente un pourcentage minime face aux tests pour le secteur militaire et les recherches sur la psychologie (est-ce utile de préciser qu’elles sont dans leur très grande majorité d’une inutilité déroutante?).

Bref, je ne peux que conseiller la lecture de ce livre, très accessible au final. A noter que contrairement à Gary Francione, auteur dont je parle un peu après, Peter Singer a une approche utilitariste avec laquelle nombreux abolitionnistes sont en désaccord. L’utilitarisme s’attache avant toutes choses aux conséquences, dans le but de maximiser le bien-être collectif (par exemple, il considèrera qu’entre tuer dix chiens ou en torturer un et libérer les 9 autres, c’est cette dernière solution qui s’impose). Il est donc intéressant de confronter les positions de Gary Fracione et celle Peter Singer pour mieux comprendre -et se positionner- dans le débat (sans fin) entre welfarisme / neo-welfarisme / abolitionnisme.

👉 Paru en 2012 | Commander La Libération Animale : Ed. Payot (10,65 euros).

 

2. Plaidoyer pour les animaux (Matthieu Ricard)

 

matthieuricardcouvbandeau-rvb-tt-width-300-height-430-bgcolor-ffffffC’est probablement le livre qui a le plus raisonné en moi, quand bien même je n’ai pas appris beaucoup de choses nouvelles en le lisant. Mais c’est celui pour lequel je me disais pratiquement toutes les pages « mais oui c’est exactement ça », sans être jamais arrivée à le formuler moi-même aussi clairement et habilement.

L’exploitation animale est ici traitée de manière assez exhaustive. Bien que l’emphase soit mise sur les animaux tués pour être mangés, la question de l’expérimentation animale, des animaux sauvages et de ceux utilisés pour notre divertissement est également abordée dans le dernier tiers du livre. Au final, si ce livre m’a tant marquée, c’est qu’il est centré autour de la notion d’étendre notre compassion et notre sphère de considération morale aux animaux.

« Ce livre est une suite logique de plaidoyer pour l’altruisme. Il a pour but de mettre en évidence les raisons et l’impératif moral qui justifient d’étendre l’altruisme à tous les êtres sensibes, sans limitaion d’ordre quantitatif ni qualitatif ». Mathieu Ricard

Très bien écrit et accessible à tous les publics, c’est une excellente lecture ou relecture, qui s’adresse autant à un militant pur et dur qu’à vos parents ou grands-parents.

👉 Paru en 2015 | Commander Plaidoyer pour les Animaux : Ed. Pocket  (8,20 euros),  Ed. Allary (20,90 euros) ou e-book (9,99 euros).

 

3. Défaite des maîtres et possesseurs (Vincent Message)

defaite_des_maitres_et_possesseursL’originalité de ce livre par rapport aux autres est double. D’une part, il s’agit d’un roman, ce qui en fait une bonne entrée en matière pour ceux que les chiffres ou l’aspect trop philosophique de l’éthique animale rebuterait. D’autre part, il dépeint un monde dans lequel les humains ne sont plus l’espèce dominante. De nouveaux maîtres et possesseurs, plus intelligents, ont asservi la race humaine et lui font subir ce que nous faisons actuellement subir aux animaux.

Je le conseille à ceux qui souhaiteraient sensibiliser à l’exploitation animale des personnes de leur entourage, mais qui seraient allergiques aux livres ayant une approche politique ou scientifique. Ce livre est efficace pour planter une graine de réflexion sur la place de l’humain dans le monde. Télérame lui a par ailleurs consacré une critique dithyrambique (oui, je suis allée vérifier l’orthographe de ce mot).

Un seul bémol à mon goût : un trop for anthropomorphisme de ces nouveaux maîtres, qui renforce certes la portée du message, mais qui m’a cependant dérangée (concrètement, ça m’étonnerait que les aliens nous ressemblent… je trouve que c’est une forme de prétention humaine que de le supposer).

👉 Paru en 2017 | Commander Défaite des maîtres et possesseurs : Seuil (18 euros),  Poche (7,10 euros) ou e-book (12,90 euros).

 

4. Petit traité sur le véganisme (Gary Francione et Anna Charlton)

41je3pdyael-_sx284_bo1204203200_Ce petit livre se divise en 2 parties. Dans la première, les auteurs énoncent deux principes partagés par la grande majorité des gens qui nous entourent et qu’ils conserveront pendant tout le livre, à savoir :

  • Il est moralement inacceptable de faire souffrir des animaux inutilement
  • Les hommes comptent plus que les animaux non-humains

Dans la deuxième, une fois les principes posés, les auteurs nous embarquent dans une série de réponses aux idées reçues et prétextes les plus souvent invoqués pour s’opposer au véganisme. “Mais… les animaux se mangent bien entre eux.”, “Mais… ne faudrait-il pas d’abord s’occuper des êtres humains ?”, “Mais… Dieu ne veut-il pas que nous mangions les animaux ?”, et bien d’autres encore. Avant d’en arriver à la conclusion logique : si vous êtes d’accord avec les deux principes énoncés ci-avant, aucune des « Mais…. » ne constitue une justification légitime pour continuer à manger de la viande et des produits d’origine animale.

Bien qu’il s’adresse principalement à des omnivores, je le conseille surtout aux personnes récemment devenues végétariens ou véganes. Ce livre s’avèrera très utile pour affûter vos réponses et argumentations face à telle ou telle question ou provocation. Même si vous n’êtes pas en accord avec tous les arguments évoqués, ce livre constitue une bonne entrée en matière pour affûter votre discours et vous familiariser avec le discours abolitionniste. Une revue du livre plus complète ici.

👉 Paru en 2015 | Commander Petit Traité de Véganisme (10 euros).

 

5. Faut-il manger les animaux (Joan Safran Foer)

fangsofhope_content_54C’est le tout premier livre que j’ai lu sur la cause animale. Un livre qui a donc une place à part, étant celui qui m’a vraiment ouvert les yeux sur l’étendue de l’exploitation animale. Récemment devenue végétarienne lorsque je l’ai lu, il a achevé de me convaincre du bienfondé de ma démarche.

A la base, l’auteur se pose une question simple : que donner à manger à mon fils ? Joan Safran Foer part enquêter sur les coulisses de l’élevage, des conditions de vie des animaux à leur abattage. Un passage qui m’a particulièrement marquée est celui traitant des fermes de poulets KFC, où les pires maltraitances y sont monnaies courantes (les employés les balancent contre des murs, leur sautent dessus, etc.). Encore aujourd’hui, c’est la première chose qui me vient à l’esprit lorsque je passe devant un KFC.

Outre un travail de recherche remarquable et très bien documenté, j’ai aussi été sensible au travail de mise en page original au début de chaque chapitre, d’une efficacité redoutable pour retenir certains concepts ou chiffres clés. Ainsi un rectangle vide sur une double page A5 illustre que c’est précisément de cet espace dont disposent les poules pondeuses (cf ci-dessous).

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👉 Paru en 2012 | Commander Faut-il Manger des Animaux de Joel Safran Foer (7,90 euros).

 

[bctt tweet= »5 idées de livres sur l’#antispécisme et la cause animale. » username= »Madame_Carotte »]

Que pensez-vous de cette sélection ? En avez-vous lu certains, et qu’en avez-vous pensé ? Vous pouvez par ailleurs lire cet article en complément pour la présentation de 3 autres ouvrages sur la cause animale:

Ma petite bibliothèque antispéciste #2

La Carotte Masquee

P.S.: certains liens de cet article sont des liens affiliés vers la librairie en ligne de Décitre. Un lien affilié signifie que si vous décidez de passer commande pour un ouvrage sur ce site en cliquant sur l’un des liens de l’article, une petite commission me sera reversée sur le prix du livre, sans que cela ne vous coûte un centime de plus. Pour vous c’est bien le même prix. Ces petites commissions mises bout à bout m’aideront à payer les frais liés à ce blog (hébergement, nom de domaine, etc.). C’est donc une aide précieuse. Plus d’infos sur cette démarche ici.

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8 Comments

  1. 1

    Coucou :o) J’ai beaucoup aimé celui de Matthieu Ricard car il a eu une résonnance particulière en moi comme j’avais déjà lu d’autres livres de cet auteur. C’est clair comme de l’eau de roche avec lui … Et je suis entrain de terminer « anti spécisme » d’Aymeric Caron ! Je pense acheter « défaite des maîtres et possesseurs » pour le faire circuler plus facilement que d’autres, en cadeau de Noel ? Hi hi la vilaine :o) Belle semaine à toi. Bisous

    • 2

      hello Nat ! Antispécisme, c’est justement mon prochain sur la liste (enfin là je fais une petite pause dans la lecture des bouquins pour la cause animale :)). Je valide cette stratégie « cadeau utile » (je te conseille par contre de l’offrir à quelqu’un qui apprécie la lecture, car il n’est pas si accessible, au début j’ai failli décrocher) !
      Belle semaine à toi aussi 🙂

  2. 3

    J’ai lu faut il manger les animaux qui m’a bcp touchée, en partie parce que moi aussi en devenant mère, c’està que c’est engagé le processus de reflexion. J’ai trouvé ce livre super parce qu’il est n’est pas qu’un exposé de faits, il parle souvenir, traditions, famille, il pose de vraies questions, e offre des tas de visions différentes (l’éleveur de dindes par exmeple, c’est un témoignage qui m’a bcp marquée) bref j’ai aimé cette façon « différente de traiter ce sujet;

    Plaidoyer pour les animaux, bcp aimé aussi, j’admire bcp Mathieu Ricard donc j’ai adhéré et adhéré à son discours.
    On apprend pas grand chose c’est vrai, mais l’ensemble offre une façon de repenser sa vision du monde.

    après j’ai des passages de livres, que j’ai lu plus jeune qui m’ont énormément marquée, àc e sujet. Alors le livre entier ne traite pas des aniamux masi ces passages là… ils sont restés gravés.
    Je pense au passage de st exupéry dans terre des hommes.. le passage sur les gazelles m’a poussé à réfléchir, sur la « sécurtié  » qu’on offre aux animaux en échange de la « protection ».. sur l’importance de la liberté.
    Le passage du livre de Kundera « l’insoutenable légéreté de l’être » sur térésa et karénine, sur descartes qui définit les animaux comme des « machines animées » et pas des êtres sensibles, et sur tout ce uqi a découlé de cette idée… ce passage est sublime, et tellement vrai.
    Enfin le passage de Rosa luxembourg (lettre de prisons) sur les buffles de roumanie.. qui nous rappelle combien dans la souffrance animaux et humains, sont similaires, comme les deifférences s’effacent.

    Sinon j’aimerais lire prochainement « un éternel Treblinka » (de Charles Patterson) le sujet m’interesse, j’adore l’auteur, isaac Bashevis Singer, qui a inspiré le titre du livre, et qui a été un des premiers à emettre l’idée de comparaison entre le nazisme et la façon dont on traite les animaux.
    Bref ce sera pour bientôt.

    • 4

      Coucou Lilly, merci pour tes références. je n’ai lu aucun des livres que tu cites, mais c’est vrai que St Exupéry, dans le Petit Prince, parle également du rapport entre hommes et animaux (et mêmes les plantes avec la rose). Et Descartes et l’animal machine… oui, j’avais d’ailleurs prévu prochainement de faire un article sur l’évolution de la place des animaux dans la philosophie (Aristote, Descartes, Voltaire, …). Aujourd’hui heureusement l’idée que les animaux soient des machines paraît complètement ridicule pour la plupart des gens, mais c’est assez étonnant de se dire que ce fût la pensée dominante il n’y a pas encore si lngtemps.
      Et figure toi qu’un éternel treblinka trône sur ma bibliothèque depuis plsuieurs années, c’est aussi une de mes prochaines lectures 🙂
      Il y a tellement de livres autour de la cause animale que je pense que cette première sélection sera vite suivie d’une deuxième!

  3. 5

    j’ai lu aussi un ouvrage qui parlait des religions et de la place du végétarisme à l’intérieur (mais je ne me souviens plus titre!!) c’était très interessant et j’avais appris bcp! on peut pas dire que les Chrétiens aient le beau rôle hélàs envers les animaux.

    Pour les livres que je cite aucun ne traite en particulier de la cause animale, mais tous ont un petit passage dessus, du reste je sais que Milan Kundera était végétarien et que la cause animale lui tenait à coeur.
    Pour St exupéry oui c’est vrai que dans le petit prince on retrouve cet amour global de la vie, quelle que soit sa forme.

    chouette pour l’article sur les philosophes 🙂

  4. 7

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