Mythe #2: S’occuper des humains est plus important que s’occuper des animaux

Faîtes le test suivant: dîtes à 10 personnes que vous êtes militant pour la cause animale. Vous pouvez être sûr qu’au moins un vous répondra que c’est bien gentil, mais qu’il y a plus grave et qu’on devrait d’abord s’occuper des humains avant de s’occuper des animaux (et la plupart des autres restés silencieux le pensent aussi très certainement). Cette réflexion, je l’ai tellement entendue, que je voudrais faire une petite mise au point sur son non fondement et sa non pertinence.

« Il y a des choses plus graves dans le monde »

J’ai vraiment du mal avec cette hiérarchie des causes. Comment définit-on qu’une cause ou une lutte sociale est plus importante qu’une autre ? Pour Untel la priorité absolue sera le réchauffement climatique, pour Trucmuche les conflits armés, pour Machin les enfants qui meurent de faim. Chacun aura donc des critères différents pour définir, selon SON référentiel et sur une échelle de valeur qui lui est propre, le niveau de gravité d’une cause (souvent liés à son histoire personnelle, ses valeurs, sa perception du monde, etc.). Fort heureusement d’ailleurs, sinon on finirait tous par militer pour la même chose, et tant pis pour les autres causes. Il faut bien que des personnes s’engagent pour les animaux, d’autres pour le droit des homosexuels, d’autres encore contre la torture, etc. etc. si on veut que les lignes bougent sur ces différents sujets de société.

Puisqu’il semble néanmoins devoir constamment justifier l’importance de la cause animale sur l’échiquier des causes nobles, alors allons-y gaiement.

  • Le nombre de victimes est très élevé. Chaque année, on abat 65 milliards d’animaux terrestres et 1000 milliards d’animaux marins pour la consommation humaine. Pour avoir une idée de l’immensité de ce chiffre, on peut le mettre en rapport avec les 106 milliards d’humains qui auraient peuplés la Terre depuis le début de l’humanité. En gros, on tuerait en deux ans plus d’animaux terrestres que ce que la Terre a compté d’humains (et ce calcul ne prend ici même pas en compte les poissons). Un massacre à grande échelle pourtant non nécessaire à notre survie.
  • Les animaux sont des être sentients qui ont donc un intérêt à vivre. L’éthologie nous apprend ainsi de plus en plus de choses sur les facultés intellectuelles et émotionnelles des animaux. Ils ont la capacité comme nous d’éprouver des émotions positives ou négatives.
  • L’élevage intensif a également des conséquences désastreuses sur la planète. Il est ainsi responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre (soit plus que les transports), est un facteur majeur de déforestation et perturbe les écosystèmes. Par exemple, la pêche industrielle menace directement la biodiversité en dépeuplant les océans: depuis 1950, 90% des gros poissons ont disparu

Pour autant, ces arguments sont généralement balayés d’un revers de manche par une cause ou une crise humanitaire actuelle qui choque davantage l’opinion publique. Prenons un exemple qui revient toujours, LA valeur sure sensée rabattre le caquet du défenseur des animaux une bonne fois pour toute:

 

« Et les enfants qui meurent de faim alors ? »

Le but est ici de tourner en dérision la cause animale par rapport à des choses qui choquent davantage notre esprit. Effectivement, quand on pense enfant qui meurt de faim, l’image d’un petit Africain au corps rachitique s’imprime dans notre esprit. Face à ça, la cause animale peut paraître secondaire. Pour autant, ça ne l’est pas :

  • D’une, c’est effectivement très grave que des enfants meurent de faim, aucun militant de la cause animale ne dira le contraire. Le fait que ce soit très grave n’enlève rien au fait que la manière dont on traite les animaux aujourd’hui, et bien c’est AUSSI très grave. En se renseignant un peu, on se rend vite compte que les humains les plus maltraités n’ont rien à envier au sort des milliards d’animaux  exploités et massacrés dans l’indifférence la plus totale. Il y a 8,7 millions d’espèces qui habitent la Terre, qui donc a décrété que l’espèce humaine détenait le monopole de la misère ?
  • véganisme faim dans le mondeDe plus, ironie de l’argumentation: arrêter de manger de la viande aurait certainement un impact positif sur la faim dans le monde. 70% des surfaces agricoles dans le monde sont en effet consacrées à l’élevage. Une partie de ces terres pourrait être utilisée pour nourrir la population humaine plutôt que le bétail occidental. Si le fait qu’un enfant meurt de faim toutes les 5 secondes vous révolte (et ça devrait!) diminuer sa consommation de viande est une façon d’agir pour cette cause.
  • J’aimerais qu’on m’explique en quoi, si j’arrête de militer pour les animaux, cela aidera les enfants qui meurent de faim. Il est d’ailleurs intéressant de constater que ce genre d’argumentation est souvent avancé par des personnes qui ne sont engagées pour aucune cause humaine, rarement par des militants d’Action contre la Faim.
  • Enfin, il ne viendrait pas une seconde à l’esprit de dire à un bénévole des Paralysés de France qu’« il y a des choses plus graves que les handicapés dans la vie. Et les enfants qui meurent de faim alors, tu y penses ? ».  In fine, ce qui dérange, c’est cette idée qu’on décide d’accorder du temps pour la cause animale, plutôt que pour la cause humaine.

 

« Avant de s’occuper du sort des animaux, occupons nous déjà des humains »

Cette idée qu’il faut absolument choisir entre l’un et l’autre est pour le moins étrange.

cause animale ou cause humaine

Source: https://dansmontiroir.wordpress.com/veni-vidi-veggie/

Comme si on était à l’entrée d’un stade de foot et qu’il faille choisir son camp. Les humains d’un côté, les animaux de l’autre, attention ne vous trompez pas les gars. Aussi improbable que ça puisse paraître, on peut pourtant faire les deux: s’occuper des humains ET des animaux ! A ce que je sache, on n’a pas un stock limité d’empathie et il est possible de s’engager pour plusieurs causes si on le souhaite. On peut bien s’engager pour le droit des animaux tout en venant en aide à des SDFs. Physiquement, c’est possible. Je n’ai d’ailleurs encore jamais rencontré une personne qui m’ait dit « moi j’adore les animaux, par contre rien à foutre de la misère humaine ». Ça va même souvent de pair : les personnes sensibles à la cause animale, le sont aussi à la cause humaine. Comme le dit très bien Matthieu Ricard dans cette interview:

En aimant aussi les animaux, on n’aime pas moins les hommes, on les aime en fait mieux, car la bienveillance est alors plus vaste et donc de meilleure qualité.

Ensuite, quand bien même je ne consacrerais mon temps libre que pour les animaux, quel est le problème ? Cela ne veut pas dire que je déteste les humains pour autant. Simplement, les journées de 45 heures n’existant pas encore, je dois faire des choix sur la manière d’utiliser mon temps libre. C’est là où c’est hypocrite, car si à la place de militer pour le droit des animaux, je décidais de passer mon temps à jouer au frisbee, manger des cacahuètes et faire du shopping, personne ne penserait une seconde à me reprocher de ne pas m’occuper des humains. Ça en dit long sur notre mentalité spéciste profondément ancrée : mieux vaut finalement ne pas dédier une minute de notre temps ni pour les animaux, ni pour les humains, que de dédier une heure par semaine pour les animaux.

 

En conclusion

L’argument visant à dire que les causes humaines méritent davantage notre énergie et notre argent ne tiennent pas la route. Récapitulons (oui j’aime beaucoup les bullet points comme vous aurez pu le constater!) :

  • Puisqu’on ne reprocherait pas à quelqu’un qui ne soutient aucune association d’être une sale égoïste qui ne se soucie pas des humains, juger les militants animalistes sur ce qu’ils décident de faire de leur temps et de leur argent est mal venu.
  • Puisqu’on ne reprocherait pas non plus à des personnes militant contre la discrimination à l’embauche des handicapés de ne pas s’occuper des enfants qui meurent de faim en Afrique, exit aussi l’accusation que les défenseurs des animaux pourraient s’occuper de sujets plus graves.
  • Et enfin, puisqu’on ne reprocherait pas aux environnementalistes de ne pas s’occuper des humains, exit également l’argument que la cause humaine est plus importante que la cause animale.

Alors, un petit conseil, la prochaine fois que vous croisez la route d’un militant pour la cause animale: entamez la discussion, plutôt que de lui coller une étiquette d’ « ennemi des humains » sur le dos. Vous risqueriez même d’apprendre des choses intéressantes.

[bctt tweet= »Non, la cause animale n’est pas moins importante que les causes humaines.  » username= »Madame_Carotte »]La Carotte Masquee

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11 Comments

  1. 1

    😉 Très sympa cet article puisque je fais partie des personnes qui te tiendraient naturellement ce discours ! Pas d’accord sur tout, mais j’apprécie la logique et lire ce que tu réponds à ce type d’argument !!

  2. 3

    A noter que les personnes qui font ce reproche ne sont souvent même pas engagés dans une cause humaine ! Excellent article ! J’ai découvert ton blog il y a peu grâce au blog Eleusis Megara et j’adore !

    • 4

      Merci beaucoup pour ton retour positif! Et oui tu as tout à fait raison, ce sont généralement ces personnes là qui permettent de critiquer alors qu’elles ne font rien. Je n’ai jamais encore rencontré quelqu’un très investi dans des causes dîtes « humaines » qui ait tenu ce genre de propos 🙂

  3. 5

    Beau pavé que tu as pondu là ! Je suis tombé dessus par hasard, et il se trouve que je suis une personne qui pense que le débat est quelque chose de souvent stérile car les deux partis campent sur leur opinion sans jamais écouter ce que dis l’autre. Néanmoins lors des bons débats, chacun repars avec une nouvelle pierre à apporter à son avis, un nouvel argument qui même s’il est contre ce qu’il pense, est quand même sensé.
    Mon avis personnel : on vit une époque assez misérable, voire catastrophique. Ca prendrait du temps pour tout expliquer mais je vais synthétiser : lorsqu’on étudie l’histoire (par exemple lors de la première guerre mondiale), on nous explique que lors de ce conflit l’Etat a pris possession des Médias à travers ce qu’on appelle la « propagande ». Même chose dans l’Allemagne nazie, même chose pour l’URSS, et même chose lors du nuage de Tchernobyl : on a fait croire à la population que le nuage n’avait pas été jusqu’en France.

    Ceci est le premier point : celui qui pense que la liberté médiatique aujourd’hui existe est un fou. L’information est utilisée, et ça peut se prouver facilement : souvent on a des informations un jour J, et 6 mois plus tard on nous dit exactement le contraire. Je ne sais pas si la liberté de la presse a vraiment existé un jour (j’aurai dit fin XIXe mais vu le contexte colonialisme j’en doute un peu) mais aujourd’hui elle est totalement corrompue.

    2e point : j’invite tout le monde à lire la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. N’avez-vous pas l’impression qu’on s’est fait avoir ? Chirac était extrêmement impopulaire, mais aujourd’hui beaucoup de français le regrettent parce que ses prédécesseurs ont été pires que lui. On ne cherche pas le meilleur dirigeant, on cherche le moins pire !

    3e point et c’est ce qui justifie mon introduction : je pense le contraire de « Fort heureusement d’ailleurs, sinon on finirait tous par militer pour la même chose, et tant pis pour les autres causes. Il faut bien que des personnes s’engagent pour les animaux, d’autres pour les homosexuels, d’autres encore contre la torture, etc. etc. si on veut que les lignes bougent sur ces différents sujets de société. »
    Si 1000 personnes militent pour 1000 choses différentes, rien ne changera jamais. Si 1 000 000 de personnes militent pour la même cause, il y aura quand même plus de chance de réussite. Et pardon, mais je pense que c’est grave de placer l’importance du bien-être des animaux au-dessus de celui de la torture. ..
    Le pire mouvement en France est celui je crois des Femens : leur cause est juste, mais leurs actions délirantes la décrédibilise fortement. Ce ne sont que des grands fanatiques dont l’objectif n’est qu’un perpétuel enchainement d’actions « chocs », pas très utile pour faire avancer le droit des femmes. Les défenseurs des animaux sont les même : il faudrait 50 ans de prisons pour quelqu’un qui a torturé un chat mais seulement 30 pour quelqu’un qui a violé un enfant, le crime semble moins important à leurs yeux. Et ça n’est pas de l’exagération, lisez les commentaires des défenseurs des animaux sur facebook, tous demandent de plus grosses peines pour un mal infligé à un animal que sur un être humain.

    Donc :
    – Concernant la Corrida : c’est totalement inutile d’inonder ton mur facebook (ou autre chose) de « nianiania la Corrida c’est dégueulasse ». Si tu veux réellement lutter contre, va sur place lors des évènements et distribue des tracts 😉
    – Je dirais plutôt le contraire : toi-même, te verrais-tu dire à un paralysé : « tu sais tu n’es pas tout seul dans ton malheur, penses-tu un peu à ces pauvres animaux sans défense ? Tu es vraiment égoïste ! » ?
    – Tu touches là un point important : l’être humain est lui-même un animal. On l’oublie souvent, et toi-même tu as l’air de l’oublier. Depuis le début de son existence, l’animal a sa place dans la chaîne alimentaire, de même que certaines espèces que tu défends. Les animaux comme le lion, ou même le chat, peuvent-ils être végétariens ?
    Je pense qu’aujourd’hui on doit davantage avoir conscience de la valeur d’une vie même si elle est animale, et tuer un animal pour le manger mais avec respect et non avec barbarie. Mais demander à chacun de ne plus manger de viande, certainement pas.
    – Et enfin, si le monde entier devenait végétarien ça serait la fin du monde, car je te signale qu’il n’y aurait pas assez de nourriture pour tout le monde (c’est déjà le cas aujourd’hui mais ça serait pire). Lorsqu’on cultive ça n’est pas no stop, des années on est obligés de laisser le terrain stérile ou pratiquer ce qu’on appelle l’alternance des cultures. Nourrir 7 milliards d’être humain sans viande est un projet irréalisable.

    Je termine par mon dernier argument : si tu étais né dans un autre pays, par exemple un pays ravagé par la guerre, probablement militerais-tu pour la paix, ou bien pour l’accueil des réfugier. Si tu avais été violentée toute ton enfance par tes parents, probablement militerais-tu pour le droit des enfants.
    Si aujourd’hui tu milites pour le droit des animaux je pense que c’est parce que tu n’as pas conscience des réalités de ce monde. Aujourd’hui, rien n’est définitivement acquis, du jour au lendemain il peut y avoir un retour en arrière, et tu pourras être considérée à nouveau comme l’objet sexuel de l’homme qui n’a rien le droit de dire car ne possède pas de force physique. Un mouvement qui mettrait toute son énergie pour lutter pour la protection animal sera responsable le jour où on perdra un droit fondamental comme celui de la liberté d’expression (actuellement en cours), ou celui de la démocratie réelle (représentant du peuple qui exécute ce que le peuple veut, notion oubliée en France). C’est sur cela qu’il faut se concentrer avant de vouloir changer les habitudes alimentaires humaines qui existe depuis leur existence 😉

    • 6

      Bonjour Ben,
      Merci pour ton com. J’aurais envie de répondre point par point mais ce serait très long, alors je te prie de m’excuser, je vais aller à l’essentiel car s’il y a des choses sur lesquelles je te rejoins (la liberté d’expression notamment, as tu vu l’excellent « Les nouveaux chiens de garde »?), il y a des choses fausses que tu dis et que j’aimerais rectifier.
      1/ « Si 1000 personnes militent pour 1000 choses différentes, rien ne changera jamais » – il ne me semble pas que lorsque le droit des femmes ou des homosexuels ont évolués, tout le monde avait lâché d’autres combats. On peut les faire évoluer en parallèle.
      2/ « je pense que c’est grave de placer l’importance du bien-être des animaux au-dessus de celui de la torture. .. »: ce qu’on fait aujourd’hui subir aux animaux, c’est de la aussi de la torture (cirque, fourrure, corrida, etc.). Moultes études mettent par ailleurs en évidence le lien entre la violence envers les animaux et la violence envers les humains.
      3/ « Les défenseurs des animaux sont les même : il faudrait 50 ans de prisons pour quelqu’un qui a torturé un chat mais seulement 30 pour quelqu’un qui a violé un enfant, le crime semble moins important à leurs yeux. » – ce n’est pas mon avis, et certainement pas l’avis de beaucoup de défenseurs des animaux. Tu généralises complètement en mettant tout le monde dans le même panier.
      4/ Tu fais pas mal de présuppositions à mon sujet, ce qui me dérange beaucoup puisque tu ne me connais ni d’Adam ni d’Eve. On va donc arrêter avec la psychologie de comptoir aux conclusions foireuses du type « les défenseurs des animaux ont une vision naïve de la société ».
      5/ « Les animaux comme le lion, ou même le chat, peuvent-ils être végétariens ? »: non ils ne le peuvent pas. Ils fonctionnent à l’instinct, et c’est là où l’homme se différencie: nous pouvons utiliser notre raison, et ainsi choisir ce que nous voulons manger. Si je peux choisir de ne pas tuer un animal pour le manger, je fais ce choix éthique là.
      6/ « si le monde entier devenait végétarien ça serait la fin du monde, car je te signale qu’il n’y aurait pas assez de nourriture pour tout le monde »: Ca c’est la meilleure. On peut produire environ 7 kilos de protéines végétales avec la même surface servant à produire 1 kilo de protéine animale. Moins de production animale = plus de surfaces pour d’autres types de productions (céréales, etc.). Par ailleurs, l’élevage est un des grands responsables de la déforestation, puisqu’on déforeste pour planter du mais et du soja qui serviront à nourrir le bétail. Je te conseille à ce sujet de visionner le documentaire Cowspiracy, histoire de t’informer un peu plus. Dans tous les cas, je ne dis pas que la Terre entière deviendra végé du jour au lendemain. Néanmoins, une transition lente où les Occidentaux (et maintenant la Chine) diminueraient drastiquement leur consommation de viande sera un premier pas en avant.
      7/ Et dire que les animalistes seront responsables du fait de perdre le droit à la liberté d’expression… euh… t’es pas un peu gonflé quand même? Au lieu de blâmer les personnes engagées dans un combat de justice sociale que tu ne comprends ou partages pas, pourquoi ne vas-tu pas plutôt demander à des gens qui ne font rien de s’engager pour une cause? A t’écouter, il faudrait mieux collectionner des timbres ou faire du shopping plutôt que s’engager pour la cause animale. C’est d’une logique pour le moins douteuse.

    • 7

      Et j’ajoutrais que les habitudes alimentaires actuelles sont totalement éloignées de ce que l’on pouvait observer autrefois !

  4. 8

    Bonsoir,

    Je découvre ton article à l’instant, et j’aimerai vous proposer la lecture du livre de Mathieu Ricard, plaidoyer pour les animaux.
    Très bien documenté avec des dizaines de pages de références vers les articles, études, livres… qu’il cite dans son livre.

    Pour répondre à l’argument :  » tu ne crois pas qu’il y a plus important que la cause des animaux » sa réponse est simple et j’en ferai la mienne.
    TOUTe vie est importante.

    Ce n’est pas parce que l’on s’occupe de la cause des animaux que l’on ne peut pas s’occuper des humains.
    Au contraire, c’est une évidence.
    Citons Larmartine :
    On n’a pas deux cœurs, l’un pour l’homme, l’autre pour l’animal… On a du cœur ou on n’en a pas.

    Ce n’est pas parce que vous avez des enfants, que vous ne pouvez pas avoir un chien, un chat…
    Beaucoup de gens font du bénévolat et s’occupent des humains et sont aussi actifs dans des associations pour les animaux.

    Je dirai que pour nous tous, le problème vient de la conscience et de la culpabilité.
    Depuis notre enfance, on nous fait manger de la viande. Donc on nous formate. Comme avec les produits laitiers, où pendant des décennies, on nous a rabaché que c’était bon pour notre santé… bizarrement, sortent depuis plusieurs années et dans tous les pays du monde, des études disant que le lait n’est pas si bon que cela…

    Il est donc très difficile d’ouvrir notre conscience sur ce qu’implique l’achat d’un steak en barquette, parfaitement aseptisée et bien loin des maltraitances et des souffrances subies par l’animal dont on a pris la vie.
    Pas fous la filière, on ne va certainement pas vous montrer ce qui se passe sinon vous arrêteriez immédiatement de consommer.
    C’est d’ailleurs ce qui se passe.
    Avec Internet, et la diffusion des vidéos de certains abattoirs, les consciences s’ouvrent.

    Et pour en terminer avec l’argument qui est de penser d’abord aux humains… avez-vous pensé aux hommes qui travaillent dans les abattoirs ?
    Personne ne choisit de faire ce métier. Le turnover y est gigantesque.
    Certaines études ont dévoilées que certains manifestaient des symptômes post traumatiques liés à l’enfer dans lequel il baigne quotidiennement. Les cris, les souffrances, le sang. Vous ne tiendriez pas 15 minutes. Et nous l’infligeons à d’autres…

    Ne me croyez pas, renseignez-vous. Il n’y a rien de tel que de s’informer par ses propres moyens.

    Je terminerai avec cette phrase qui résume l’axe que nous devrions tous mettre en oeuvre car de là découle notre façon de nous traiter entre nous aussi.
    Gandhi : « On reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux »

    Les animaux se traitent mieux que nous. Ils ne tuent que pour se nourrir au moment où c’est nécessaire, sans barbarie, sans gaspillage, en donnant sa chance à l’autre de s’enfuir et d’être plus intelligent. Et ils ne polluent pas leur environnement.

    Qu’elle est notre utilité sur cette planète ? Qu’est ce qui définit notre intelligence ? Notre capacité a scié la branche sur laquelle nous sommes assis ? On est vraiment les meilleurs, y a pas de doute…

    Finalement, on devrait peut-être écouter et voir ce que les animaux nous apprennent… histoire de survivre et de devenir de vrais humains.

    • 9

      Merci Anne pour ton commentaire. J’ai lu Plaidoyer pour les Animaux de Ricard, ce livre m’a vraiment beaucoup apportée (pourtant j’en ai lu un paquet des bouquins sur la cause animale, mais celui-ci sortait effectivement du lot). Je reprends dans cet article certains des arguments de Ricard justement 🙂 (pas forcément de ce livre).
      J’ai beaucoup aimé ta phrase: « Ce n’est pas parce que vous avez des enfants, que vous ne pouvez pas avoir un chien, un chat… » c’est une métaphore à laquelle je n’avais jamais pensée.
      Pour ce qui est des employés dans les abattoirs, cela tombe à point nommé que tu en parles: mon dernier article est à ce sujet 🙂

  5. 10

    Dommage qu’il y a pleins de vegan prêt à détruire des restaurants (ou autres lieux) pour défendre ses idées…
    Dommage que les vegan ne défendent pas les végétaux, qui sont autant vivant que les animaux…
    Si l’animals est un insect il n’est pas autant important à défendre…
    Dommage que les rationelles vegans préfèrent détruire un champ de fleurs que collaborer avec les abeilles pour faire du miel…
    Dommage que les vegans pour sauver une vache vont détruire l’espèce bovine… Parce que personnes aura des vaches comme animal de compagnie… Le mots spéciale est très mal utilisé…
    Etc…
    Etc…

    • 11

      Dommage qu’il y ait des gens qui mettent tous les véganes dans le même panier.
      Dommage qu’il y ait des gens qui utilisent encore l’argument du cri de la carotte pour légitimer leur consommation de viande, quand bien souvent ils / elles ne se soucient ni des animaux, ni des végétaux.
      Dommage qu’il y ait des gens qui préfèrent juste « coincer » les véganes non parfait.es plutôt que d’écouter le fond de leur message.
      Dommage que les abeilles meurent à cause de l’usage intempestif des pesticides mais qu’on blâme les véganes (alors là chapeau, celle-là on ne me l’avait jamais faite).
      Dommage que des millions d’espèces disparaissent chaque année à cause de la déforestation due en grande partie aux monocultures servant à nourrir le bétail occidental.
      Etc…
      Etc…

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